
Football
D'Anvers à Rome, retour sur la trajectoire du nouveau médian de l'AS Roma, Radja Nainggolan.Il fait partie de cette génération oubliée d'Anvers. Comme Thomas Vermaelen, Jan Vertonghen, Toby Alderweireld ou Moussa Dembélé, Radja Nainggolan est passé par les équipes de jeunes du Beerschot. Mais le parallèle avec les autres Diables s'arrête là. Eux aussi sont partis jeunes, pour les Pays-Bas voisins. Lui a pris la direction de l'Italie presque par hasard.
En 2005, David Lasaracina et Alessandro Beltrami assistent à la rencontre U17 entre Mouscron et le Beerschot. Leur objectif ce jour-là ? Superviser le Mouscronnois Benoît Sotteau pour le compte de Lecce qui cherchait un latéral gauche.
"Après 45 minutes, nous étions sous le charme de Radja", se souvenait Lasaracina qui a privilégié pour son protégé Piacenza à Lecce plutôt qu'à Palerme.
A 16 ans, l'exil est assumé. Revendiqué. A chaque fois que la question lui est posée, la même réponse fuse :
"je ne regrette pas mon choix", assure Nainggolan qui a petit à petit franchi les étapes en étant fidèle à sa devise qu'il nous exposait en mai 2012 :
"Je me suis toujours dit que si je travaillais dur, on s'intéresserait à moi tôt ou tard." Le travail comme bouée de sauvetage. Un classique qu'il a revisité à sa manière dans un environnement loin d'être toujours tout rose. Ecarts de conduite
Nainggolan n'a que 5 ans quand son père décide de rentrer dans son pays natal, l'Indonésie, laissant derrière lui femme et enfant. De ces jeunes années dans un quartier déshérité de la métropole anversoise restent les fins de mois difficiles, les écarts de conduite rattrapés par le football, une passion familiale qu'il partage avec sa sœur jumelle Riana qui joue au Beerschot.
Le médian ne s'en cache pas :
"J'ai su très tôt que ce serait le foot ou rien tant j'étais incapable de réussir la moindre chose." Un caractère de battant qui trouve son prolongement dans le style de jeu que le médian s'est forgé plutôt que ciselé en Serie B à Piacenza puis en Serie A avec Cagliari : des courses, beaucoup de courses, une aisance technique qui va en s'accroissant et surtout de la grinta ou du fighting spirit.
"Mon style ressemble à celui de Gattuso", décrit le médian.
"Je suis un joueur de caractère". Qui n'hésite pas non plus à dire ce qu'il pense. En mai dernier, il étale sur Twitter ses états d'âme de ne pas être convoqué chez les Diables pour la tournée aux USA. Son rapport avec la sélection reste particulier.
Rappelé en catastrophe en 2009 pour disputer la funeste Kirin Cup avec les Ritchie Kitoko et De Laet, le médian a effectué son retour dans le groupe à l'automne pour les matches face au Japon et à la Colombie avec un objectif :
"Faire partie du groupe pour le Brésil."Longtemps dans l'ombre, son arrivée à Rome devrait lui permettre de trouver un peu de lumière. Les Romains savent qu'à l'ombre des arènes, un combattant vient de débarquer et qu'il finit souvent par triompher, comme en témoigne son parcours. Normal, Radja signifie roi en indonésien.
http://www.lalibre.be/sports/football/nainggolan-le-roi-des-combattants-52ccd68e35701baedab35f25