
Le kern a tranché ce matin et s'est prononcé en faveur de Dominique Leroy pour succéder à Didier Bellens à la tête de Belgacom. Mme Leroy est l'actuelle responsable du département "Consommateurs résidentiels" de Belgacom. Le conseil d'adminsitration de l'entreprise se réunira en urgence, ce mercredi soir ou ce jeudi matin, pour valider cette nomination. Quant au premier ministre Elio Di Rupo, il devrait l'annoncer ce jeudi matin lors des débats à la Chambre (qui porteront notamment sur le départ de Johnny Thijs de Bpost).
Le cabinet de chasseur de têtes (Russell Reynolds), chargé de trier sur le volet les candidats à la succession de Didier Bellens au top de Belgacom, avait remis une première liste de noms hier matin au ministre des Entreprises publiques Jean-Pascal Labille. Ils étaient 3 au total. Et la candidature la mieux cotée par le bureau de recrutement était celle de Dominique Leroy.
Son nom avait déjà été cité comme l'hypothèse la plus probable pour reprendre les rênes de l'entreprise de télécoms après la révocation de Didier Bellens pour faute grave. Dominique Leroy a plusieurs avantages : elle accepterait de gagner le nouveau plafond de rémunération pour le CEO de Belgacom fixé récemment par le gouvernement à 650 000 euros au maximum par an (salaire variable compris). En effet, selon nos infos, elle touche 500 000 euros par an environ. Par ailleurs, elle connaît naturellement très bien Belgacom et a prouvé sa compétence. C'est également une asexuée linguistique puisqu'elle est née d'un couple mixte francophone-néerlandophone, elle revendique d'ailleurs le fait de ne pas être classée sur le plan communautaire. "Elle ne vote pas PS"
Enfin, Dominique Leroy est tout simplement... une femme. Et, au sein du gouvernement fédéral, certains poids lourds voudraient pouvoir placer, pour des raisons d'image de l'exécutif fédéral, une femme à la tête d'une entreprise prestigieuse telle que Belgacom. Politiquement, peut-elle être étiquetée ? Pas vraiment de couleur politique très claire mais elle est soutenue par Stefaan De Clerck, le président du conseil d'administration de l'entreprise télécoms. Une source discrète nous confie : "
Difficile de la classer mais, en tout cas, elle ne vote certainement pas PS !"
Selon nos informations, même si la liste remise par Russell Reynolds était un premier jet, tout semblait indiquer que Dominique Leroy allait être confirmée à la tête de l'entreprise publique. En effet, elle est, dans les faits, le seul nom qui restait en lice quand on gratte bien le dossier.
Et les autres "nominés" pour Belgacom ? Dans la short-list provisoire donnée par le chasseur de têtes à Jean-Pascal Labille, on retrouve également... Jean-Paul Philippot, l'actuel patron de la RTBF reconduit tout récemment. Le troisième nom retenu par le consultant en recrutement est celui du patron d'une filiale de Belgacom (Brics), mais cette dernière candidature, nous dit-on, ne tient pas la route. Philippot "out"
Pour en revenir à Jean-Paul Philippot, comme "La Libre" l'avait révélé, ce dernier avait déjà écarté la possibilité de devenir le futur CEO de Belgacom. Le personnage est brillant, certes, mais il sait très bien que la Flandre n'accepterait jamais un nouveau dirigeant aussi étiqueté PS que lui. En effet, après toutes les frasques de Didier Bellens, lui aussi étiqueté PS, les partis flamands et même les autres partis francophones jugent tout à fait indéfendable le fait d'aller désormais chercher un autre socialiste.
À côté de ces trois noms évoqués par Russell Reynolds hier, deux autres dossiers pouvaient également être examinés dans les prochains jours. Il s'agit de Donat Rétif, le dirigeant de la société éditrice des Pages d'Or. Et d'un cadre de l'une des grandes sociétés de consultance. Mais, à bonne source, on nous a affirmé que ces deux candidatures de la dernière minute n'étaient qu'un prétexte pour éviter à Jean-Pascal Labille de ne se retrouver qu'avec un seul nom possible à proposer au gouvernement à la fin de la procédure de recrutement, celui de Dominique Leroy. Delusinne ? C'est fini
Et tous les autres noms ? On avait cité également il y a quelques semaines celui de Philippe Delusinne, le patron de RTL, et celui de Bernard Delvaux, le dirigeant de la Sonaca. Tous les deux ont refusé de participer aux épreuves organisées par le cabinet de sélection. Pourquoi ? En raison tout d'abord du salaire raboté unilatéralement par l'exécutif fédéral à 650 000 euros maximum pour le successeur de Bellens.
Mais aussi en raison du choc médiatique et politique causé par le départ de Johnny Thijs de bpost, entreprise publique également concernée par ce nouveau salaire pour son top manager N°1. Les partis flamands notamment sont devenus très nerveux suite à cette dernière affaire et la pression politique venue de Flandre risque d'être très forte sur le francophone qui deviendra le nouveau patron de Belgacom...
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