Ariel Sharon, ex-Premier ministre et ancien homme fort de la droite israélienne, est décédé après un coma de huit ans, ont annoncé samedi après-midi les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son fils. " L'ancien Premier ministre s'est éteint à l'âge de 85 ans ", a tweeté un porte-parole de M. Netanyahu, Ofir Gendelman, avant de continuer : " M.Netanyahu exprime sa profonde tristesse [à l'annonce de cette nouvelle]. Il était un grand guerrier et un leader militaire ".

" Il n'est plus, il est parti quand il l'a décidé ", a indiqué son fils, Gilad Sharon, à l'hôpital Sheba à Tel Hashomer, près de Tel-Aviv, où son père était hospitalisé, dans des propos diffusés par la chaîne 2 de télévision. L'hôpital Sheba devrait faire une annonce à 15H00. L'état de santé de l'ex-Premier ministre, plongé dans le coma depuis janvier 2006, avait empiré ces dernières heures et était considéré comme " désespéré ", selon le dernier bulletin de santé publié jeudi.
La santé d'Ariel Sharon, qui n'avait pas repris conscience depuis une attaque cérébrale le 4 janvier 2006, se détériorait depuis le 1er janvier. " Arik " (diminutif d'Ariel) Sharon restera dans l'Histoire comme l'artisan en 1982 de l'invasion du Liban, alors qu'il était ministre de la Défense, mais aussi comme le chef de gouvernement israélien qui aura évacué les troupes et les colons de la bande de Gaza en 2005.
Une commission d'enquête officielle avait conclu à sa responsabilité pour n'avoir ni prévu ni empêché les massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth en septembre 1982, perpétrés par une milice chrétienne alliée d'Israël. Il avait été contraint à la démission, ce qui ne l'avait pas empêché de devenir Premier ministre en 2001, poste auquel il avait été réélu en 2003.
" Criminel "
Ce samedi, beaucoup de réactions tiennent à rappeler ces événements. Les dirigeants palestiniens ont qualifié l'ex-Premier ministre israélien Ariel Sharon de " criminel ", déplorant qu'il n'ait pas été traduit devant la justice internationale. " Sharon était un criminel, responsable de l'assassinat d'Arafat et nous espérions qu'il comparaisse devant la Cour pénale internationale (CPI) en tant que criminel de guerre ", a déclaré un haut responsable du Fatah, le mouvement du dirigeant historique palestinien, Jibril Rajoub. Jusqu'à la mort en novembre 2004 de Yasser Arafat, qu'il avait fait assiéger par les chars israéliens depuis décembre 2001, Sharon avait multiplié les menaces à son encontre, nourrissant les soupçons d'un empoisonnement, qu'Israël a toujours nié.
Un porte-parole du Hamas, au pouvoir à Gaza, Sami Abou Zouhri a qualifié dans un communiqué la mort de Sharon d'" exemple pour tous les tyrans ". " Notre peuple vit un moment historique avec la disparition de ce criminel aux mains couvertes de sang des Palestiniens et de leurs dirigeants ", a dit le porte-parole du mouvement islamiste, dont le fondateur, cheikh Ahmad Yassine, a été assassiné en 2004 par l'armée israélienne sur ordre de Sharon. Une personnalité " très contrastée "
Le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, a salué la mémoire d'une personnalité " très contrastée ".
" Ariel Sharon laisse un souvenir très contrasté ", a affirmé le ministre des Affaires étrangères en rappelant qu'Ariel Sharon avait été à la fois l'artisan de l'invasion du Liban en 1982 - avec les massacres commis dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila (des centaines de morts) pour lesquels sa " responsabilité indirecte " a été avancée par une enquête israélienne - mais aussi de l'évacuation des troupes et les colons israéliens de la bande de Gaza en 2005 après 38 ans d'occupation.
http://www.lesoir.be/399372/article/actualite/monde/2014-01-11/ariel-sharon-est-decede